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documentation:reports:20th_december_2002

Rencontre modélisateurs Capsis / Gestionnaires forestiers du 20.12.2002 - Compte-rendu

F. de Coligny - 8.1.2003

Présents : Antoine Cazin (Lerfob), Francois de Coligny (AMAP), Thomas Cordonnier (Cemagref), Benoît Courbaud (Cemagref), Jean-Marc Courdier (ONF STT-DT Méditerranée), Philippe Dreyfus (INRA), Didier François (ONF STT-DT Franche-Comté), Christian Ginisty (Cemagref), François Houllier (INRA FMN), Myriam Legay (ONF), Anne Leybourne (ONF STT-DT Centre-Ouest), Céline Meredieu (INRA), Sylvie Oddou-Muratorio (ONF), Christophe Orazio (IEFC), Thomas Perot (Cemagref), Thierry Sardin (ONF STT-DT Sud-Ouest), Eva Simon (ONF STT-DT Nord-Ouest), Patrick Vallet (Lerfob).

Excusés : Alain Franc (INRA), Xavier Gauquelin (ONF STT-DT Rhône-Alpes), Pascal Jarret (ONF DT Centre-Ouest), Laurent Saint-André (Cirad), Isabelle Vinkler (ONF STT-DT Nord-Est).

Objectifs : La plate-forme de modélisation de croissance et de dynamique forestière Capsis2 existe depuis 1994. Elle a déjà été utilisée à plusieurs occasions par des gestionnaires de l'ONF. La nouvelle version Capsis4, développée depuis 1999 par l'UMR AMAP à Montpellier, reprend et augmente les fonctionnalités de Capsis2. La liste des modèles qu'elle propose s'étoffe de plus en plus. Comment en faire profiter les gestionnaires forestiers (quels modèles, pour quels usages, pour quels publics, de quelle manière...) ?

Organisation : La réunion s'est organisée autour de présentations brèves des expériences passées des gestionnaires le matin et d'ateliers de démonstration des modélisateurs Capsis l'après-midi. Une large place a été laissée aux discussions. La réunion s'est tenue à l'ENGREF, 19 avenue du Maine à Paris, à l'invitation d'Alain Franc.

1. La plate-forme Capsis4 (François de Coligny)

La réunion a commencé par un rappel sur l'historique du projet Capsis. Les différentes versions ont été passées en revue. Capsis2 est la version qui a été la plus diffusée par le passé. Elle contient principalement des modèles « Arbre, Indépendant des Distances ». Capsis3 est une version intégrant des modèles spatialisés. Elle est restée prototypique et n'a pas été diffusée. Capsis4 est la nouvelle version officielle de Capsis. Elle remplace les versions précédentes et peut intégrer tous types de modèles, dont les modèles spatialisés. Elle a été construite sur des bases ouvertes pour supporter au mieux les évolutions souhaitées par les modélisateurs en cours de projet.

Capsis4 se présente sous la forme d'une application utilisable sous plusieurs systèmes d'exploitation grâce à l'emploi d'un langage de programmation portable (langage Java). Les plates-formes testées sont Linux et Windows.

Capsis4 est accompagnée d'un certain nombre de modèles intégrés comme autant de modules. Les simulateurs d'éclaircie (ou d'intervention au sens large comme l'élagage, mais aussi la fertilisation ou même éventuellement la simulation d'un feu de forêt...) sont ajoutées à la plate-forme sous forme d'extensions compatibles avec un ou plusieurs modèles. Le tout est utilisable en mode interactif dans un environnement fenêtré multilingue (français et anglais nativement) ou en mode automatique (mode script ou batch) en décrivant préalablement des simulations à dérouler dans des fichiers scripts.

Pour mémoire, la liste des modèles intégrés dans Capsis2 est reproduite ci après.

Capsis2




Espèce


Sigle

Organismes

Pinus nigra nigricans

Pin Noir d'Autriche

pnn

INRA - ERTI (Budapest)

Fagus silvatica

Hêtre

fs1

ENGREF - INRA

Pinus pinaster

Pin Maritime

pp1

INRA (Modèle peuplement)

Picea abies

Epicéa commun

pa1

AFOCEL

Pinus nigra laricio

Pin Laricio

pnl

Cemagref - IDF - INRA - CIRAD

Quercus petraea

Chêne Sessile

qs1

ENGREF - INRA - ONF

Pinus halepensis

Pin d'Alep

ph1

INRA - IFN - ONF

Pinus pinaster (MAID)

Pin Maritime

pp3

INRA

Pseudotsuga menziesii

Douglas

pm1

AFOCEL

Pinus pinaster

Pin Maritime

pp2

AFOCEL

Cedrus atlantica

Cèdre de l'Atlas

ca1

INRA (en préparation)

Picea abies

Epicéa commun

pa2

ONF (table de production à sylviculture variable)

Pinus Pinea

Pin Pignon

ppa

INIA Madrid - INRA


Capsis4 est co-développé par des développeurs informaticiens et des modélisateurs. Les composants techniques nécessitant des compétences informatiques sont développés et maintenus par des développeurs et chaque modèle intégré l'est sous forme d'un nouveau module développé par l'auteur du modèle.

Les rôles des participants au projet Capsis sont définis dans la charte Capsis qui précise également que tous les composants communs (tout sauf les modules) sont diffusés sous licence libre pour un usage par le plus grand nombre.

La diffusion des modules se fait une fois décidée par leurs auteurs sous la licence de leur choix. L'emploi de la licence libre facilite grandement les collaborations autour de Capsis, notamment son utilisation par des utilisateurs non modélisateurs.

Le site web Capsis est une source d'information périodiquement mise à jour. Il contient des documentations, manuels, présentations, ainsi que la liste des modèles en cours d'intégration et les mails de leurs auteurs. Son url est la suivante : https://membres.lycos.fr/coligny/

Les modèles intégrés ou en cours d'intégration dans Capsis4 sont au nombre d'une quinzaine (en augmentation), comme décrit dans le tableau suivant :

Capsis4








Nom

Espèce

BaseC2

Type

2000

2001

2002

Auteurs / correspondants

mountain

Epicéa


MADD

x

x

x

B. Courbaud (Cemagref)

selva

Hétérogène tropical


MADD

x

x

x

S. Gourlet-Fleury, G. Cornu (Cirad forêt)

ventoux

Hétérogène


Mixte

x

x

x

Ph. Dreyfus (INRA)

(maddmodel)

-


Technique

x

x

x

F. de Coligny (INRA)

pnn

Pin noir

pnn

MAID


x

x

Ph. Dreyfus

(sapin)

-


Formation


x

x

F. de Coligny

(genloader)

-


Chargement seul


x

x

F. de Coligny

eucalypt

Eucalyptus


MAID


x

x

L. Saint-André (Cirad forêt)

pp3

Pin maritime

pp3

MAID


x

x

C. Meredieu (INRA), Ph. Dreyfus

pnl

Pin laricio

pnl

MAID


x

x

S. Perret (Cemagref), C. Meredieu

sexi

Hétérogène tropical


MADD



x

D. Harja (ICRAF), G. Vincent (IRD)

safe

Agroforesterie


MADD



x

I. Lecomte (INRA)

ventouG

Hétérogène génétique


Mixte



x

Ph. Dreyfus, Ch. Pichot (INRA)

fiesta

Pin d'alep

ph1

MAID + branchaison



x

Ph. Dreyfus

bimodal

Générique


Continu



x

A. Franc (INRA)

qs1

Chêne sessile

qs1

MAID



x

J.-F. Dhôte (INRA), Ph. Dreyfus

alisier

Alisier / Chêne

qs1

Mixte



x

S. Oddou-Muratorio (ONF), Ph. Dreyfus

regelight

Régénération


Expérim.



x

A. Piboule (INRA)

ca1

Cèdre de l'Atlas

ca1

MAID



x

F. Courbet (INRA)


2. L'utilisation de Capsis à l'ONF (Myriam Legay)

Myriam Legay a rappelé les modèles Capsis2 utilisés par le passé par l'ONF :

- Chêne (Centre, Sud-ouest, Lorraine, Franche-Comté, Massif Central),

- Hêtre (Picardie, Normandie, Lorraine, Franche-Comté),

- Epicéa d'altitude (Rhône-Alpes),

- Pin noir (Méditerranée).

Ces modèles ont été utilisés principalement dans les cas suivants :

- Elaboration de guides de sylviculture : Chêne Centre et Sud ouest, Epicéa de montagne, Hêtre en Picardie, Pin noir en PACA (utilisation principale passée et future),

- Evaluation de scénarios sylvicoles (Picardie, Normandie, Lorraine),

- Formations, exercices en marteloscopes,

- Diagnostic parcellaire, contribution à la validation de modèles (pin noir).

Les principales perspectives d'utilisation futures sont d'une part l'aide à l'élaboration de guides de sylvicultures, notamment dans le cadre du plan d'action ONF « Guides par domaines biogéographiques » (liste d'espèces concernées courant 2003), d'autre part la formation (marteloscopes réels / simulés).

Des remarques ont d'ores et déjà été formulées concernant l'utilisation de Capsis2. Les améliorations souhaitées concernent la convivialité et la facilité d'utilisation, avec un mode « utilisateur occasionnel » souhaité, la caractérisation des éclaircies et le passage au massif forestier (plusieurs parcelles) pour des questions d'aménagement ou de prévision de récolte.

Il est à noter qu'il existe des controverses à l'ONF concernant l'utilisation de Capsis, notamment pour la diffusion.

Concernant les publics visés, il semble que les STIR de l'ONF (Sections Techniques Inter-Régionales), nouvellement rattachés aux directions territoriales (STT - Service Technique Territorial), soient les utilisateurs à cibler. Une nouvelle fonction apparaît à l'ONF à l'occasion de la récente réorganisation : l'animateur sylvicole, complément du STIR dans les unités territoriales, doit aider à diffuser les connaissances en sylviculture et animer une réflexion sur les méthodes de travail. Il est encore trop tôt pour dire s'ils seront amenés à utiliser Capsis.

3. Utilisation de Capsis à la DT Sud-ouest (Thierry Sardin)

Capsis a été utilisé pour aider à l'élaboration d'un guide de sylviculture sur le Chêne sessile (modèle de Jean-François Dhôte - Lerfob). Un modèle pour le Chêne pédonculé aurait été apprécié. La possibilité existe d'adapter le modèle Chêne sessile pour le Chêne pédonculé, mais ce n'est pas fait (Ph. Dreyfus). Le simulateur a été utilisé pour essayer des scénarios différents avec trois classes de fertilité. Un travail a porté sur des combinaisons de RDI et de coefficients d'éclaircie. Des manipulations manuelles ont été nécessaires pour l'éclaircie parce que le procédé automatique s'est révélé insuffisant. Deux courbes de surface terrière minimale et maximale ont été produites. La démarche a été jugée intéressante par Th. Sardin. Des échanges ont eu lieu avec Pascal Jarret (DT Centre-Ouest).

Autre démarche : un guide sur le Pin maritime a été établi en utilisant le modèle Lemoine (avec un programme de Bernard Lemoine en langage Basic).

Th. Sardin a suggéré que Capsis pouvait être utilisé pour établir des scénarios de rattrapage dans le contexte lié aux tempêtes récentes. Il est discuté des différentes implémentations des modèles Pin maritime :

- pp1 (dans Capsis2, modèle « peuplement » de B. Lemoine sans mortalité)

- pp2 (dans Capsis2, modèle développé par l'AFOCEL),

- pp3 (dans Capsis2 puis dans Capsis4, modèle de B. Lemoine décliné en modèle « arbre » maintenu par Céline Meredieu),

- Modèle Maugé (de type « arbre moyen »), non implémenté sous Capsis.

Une discussion autour du modèle Pin maritime s'est engagée entre Thierry Sardin, Philippe Dreyfus, Céline Meredieu, Christophe Orazio et Christian Ginisty, concernant des pistes pour améliorer / compléter le modèle pp3 dans Capsis4 (profil de tige, démarrage de simulations sur des peuplements réels / virtuels, utilisation du GIS coopérative de données, difficultés d'établissement d'une relation de mortalité...). L'idée de groupes de travail autour de modèles particuliers (situation forestière, essence) a été évoquée par Philippe Dreyfus à l'occasion d'un débat sur le champ de validité des modèles.

4. Utilisation de Capsis à la DT Méditerranée (Jean-Marc Courdier)

Il a été fait trois utilisations principales de Capsis :

- Vérifier que le guide régional Pin Noir était fonctionnel,

- Sylviculture au niveau parcelle après inventaire par échantillonnage (< 2 ares, logiciel ONF SYLVIE de diagnostic sylvicole (ex-DGNOS), passage au niveau parcelle, passage sous Capsis2, répartition par classe de diamètres, deux types d'intervention : à 45 ou à 70 ans, simulation du diamètre dominant, du diamètre de l'arbre moyen et du volume total, utilisation de la table d'évolution classique de Capsis2 et d'une présentation simplifiée mettant en évidence l'âge de coupe et le prélèvement).

Les problèmes rencontrés : un manque de robustesse dans le passage de petites parcelles au niveau peuplement et le domaine de validité du modèle. Il convient de faire attention au peuplements hétérogènes (ex : 2 lignes de Pin noir, une bande de feuillus).

- Validation du modèle PNN (Pin noir) de Ph. Dreyfus par méthode rétrospective : à partir d'un peuplement réel, évaluation de la croissance passée des tiges, entrée dans Capsis2-PNN des données antérieures ainsi reconstituées, puis utilisation du modèle pour croissance, comparaison des données réelles et simulées : Hdom, N/ha, courbe d'évolution de G : PNN sous-estime un peu cette dernière. La méthode rétrospective utilisée s'appuie elle-même sur des modèles et pose également des problèmes.

Autre utilisation :

- Synthèse dendrométrique peuplement.

Ce qui n'a notamment pas été utilisé : synthèse dendrométrique arbre, forme de tige, branchaison, classement bois rond (...).

Ce qui aurait été apprécié :

- Transfert direct des inventaires depuis Excel sans obligation de rentrer un couple (hauteur, âge),

- Un mécanisme d'actualisation automatique des simulations si on change une date d'éclaircie,

- L'automatisation de fenêtres de contrôle standard pour ne pas resélectionner les graphiques à chaque fois,

- Un outil d'éclaircie meilleur et plus robuste,

- La connaissance de l'intervalle de confiance du modèle,

- Un optimiseur de simulations avec des critères,

- Une information dendrométrique sur un peuplement dit « d'avenir » (caractéristiques dendrométriques des 100, 200, 300 plus grosses tiges à l'hectare).

En conclusion, Jean-Marc Courdier a appuyé l'utilisation de Capsis à l'ONF, il lui semble intéressant de former les utilisateurs d'abord à ce qu'est un modèle de manière générale et comment on l'utilise, puis à l'utilisation d'un modèle particulier sous Capsis. Il a suggéré l'introduction de modèles simplifiés pour d'autres essences et a posé la question des relations possibles avec les SIG de l'ONF.

Une discussion a suivi concernant les limites ou améliorations évoquées. D'abord a propos du domaine de calibration du modèle, qui est disponible pour certains modèles Capsis2 sous la forme de courbes facteur d'espacement relatif en fonction de l'âge. Il a été évoqué l'idée de généraliser cette information et de voir apparaître la courbe simulée dans le graphique de calibration.

A faire dans Capsis4 : un filtre pour les n plus gros arbres, pour répondre à la problématique « arbre d'avenir ».

L'idée d'apparition de messages d'alerte en cas d'utilisation du modèle en dehors de ses capacités est évoquée, mais elle ne pourrait être mise en pratique que pour des cas particuliers identifiés et traités par le modélisateur au moment de l'implémentation.

La discussion s'est réorientée sur les groupes de travail. En effet, ce type de question (calibration, outils à développer, améliorer) pourrait typiquement être évoquée dans l'un de ces groupes concernant un modèle ou une famille de modèles pour une espèce ou une famille d'espèces utilisés par un même groupe d'utilisateurs. Le groupe pourrait être constitué de l'auteur du modèle, de personnes assurant l'interface recherche-gestion (STT à l'ONF, CRPF ou IDF pour la forêt privée ?) et de gestionnaires utilisateurs dudit modèle. Le groupe devrait comporter au moins un animateur et un correspondant technique (l'auteur par exemple) correspondant des développeurs Capsis, ces deux fonctions pouvant éventuellement mais pas obligatoirement être assumées par la même personne. Du côté de l'ONF, les STT pourraient seuls être concernés dans un premier temps, sans présager des participations futures. Le plan d'action sur les guides sylvicoles de l'ONF pourrait constituer une impulsion à une telle organisation en groupes de travail.

Christophe Orazio a évoqué l'intérêt de mettre dans Capsis ce qui était connu (tarifs, tables de production...). Une table de production à sylviculture variable a été intégrée dans Capsis2, elle est peu utilisée et s'avère difficile à utiliser (type de modèle non robuste par nature, pouvant produire des résultats aberrants dès qu'on s'éloigne de son domaine de calibration).

5. Utilisation de Capsis à la DT Centre-Ouest (Anne Leybourne, Pascal Jarret)

La première utilisation a été faite pour comparer 2 sylvicultures du Chêne Sessile en utilisant le modèle de Jean-François Dhôte.

Les simulations ont porté sur 32 placettes permanentes de l'INRA en région centre (40 - 160 ans), avec une bonne fertilité. Deux types de scénarios ont été étudiés : (1) traditionnel (160 tiges/ha) et (2) dynamique (80 tiges/ha). Les récoltes en volume sont à peu près équivalentes (un peu moins en dynamique), mais une grosse différence apparaît dans la répartition par catégories de diamètre : (1) TGB + GB = 50% du volume total récolté et (2) TGB seul = 50%, + GB = 62% du même volume. On a plus de gros avec la sylviculture dynamique. Ces simulations ont été complétées par des coûts et des recettes : (1) 2800 F/ha et par an et (2) 4360 F/ha et par an, gain dû au bois de plus fort diamètre. Diverses recettes ont été simulées en fonction de fluctuations de prix, donnant un gain de 25 à 65% pour le scénario (2) / (1).

Remarques concernant l'utilisation de Capsis2 :

- il serait souhaitable de garder en mémoire des paramètres des éclaircies (la trace existe dans Capsis4),

- pouvoir disposer de classes de diamètres standard (de 5 en 5 cm.) (paramétrable dans Capsis4),

- visualiser l'accroissement arbre par arbre pour des arbres sélectionnés (Capsis2 : possible après exportation vers Excel, Capsis4, fonction disponible).

Une deuxième illustration : élaboration d'une nouvelle version du guide sylvicole Chêne (pour une région plus grande), établissement de normes en nombre de tiges et en surface terrière. Des simulations ont été faites pour différentes classes de fertilité, avec étude de l'évolution des largeurs de cernes. Un problème a été rencontré : il est difficile de distinguer entre les causes d'augmentation des largeurs de cernes (arbre plus vieux ? moins de tiges ?). Il est possible en réponse de considérer la largeur de cerne de l'arbre moyen ou de l'arbre représentatif d'une classe de diamètre.

En conclusion, l'objectif de la DT Centre-Ouest est d'utiliser Capsis pour l'établissement de guides de sylviculture pour le Chêne et le Pin Sylvestre, et pour comparer des scénarios sylvicoles. Il n'est pas prévu d'utilisation par les gestionnaires de terrain.

6. Point de vue de l'Institut Européen de la Forêt Cultivée (Christophe Orazio)

Des partenaires de l'IEFC pourraient être intéressés par Capsis, soit de la forêt privée, soit européens (Espagne, Portugal, Irlande). Une classification possible des outils utiles aux forestiers :

- traitement d'inventaires (IFN, SYLVIE (ONF), AMG...), bilans par parcelle, très utilisés par les gestionnaires.

- type Sylvelite : logiciel commercial associant un système d'inventaire à un système cartographique. Introduction de données économiques par parcelle (date plantation, fertilisation, dépenses...), mais pas de dimension prospective.

- logiciel Oasis de l'AFOCEL (Epicéa et Douglas, non développé ici).

- outils de bilans à partir de données cartographiques. Exemple : logiciel regroupant toutes les données stationnelles du Pays Basque Espagnol (exposition, pluviométrie, pente, classes de fertilité...). On peut y ajouter ses propres données.

- logiciel intégrateur (Finlande) : cadastre, cartographie et topographie, positionnement géographique de la placette dans le pays. Utilisation en historique ou en perspective. Des modèles pour simuler croissance et éclaircies. Un système d'optimisation est associé. On peut associer des prix à des types de produits et régler 4 curseurs de priorité : bois, biodiversité, qualité du paysage, stockage carbone. Cette dernière fonctionnalité d'optimisation pose des problèmes à certains gestionnaires.

Discussion : Faut-il considérer le logiciel finlandais comme un objectif alors que notre solution est beaucoup plus diversifiée ? On peut reprendre certaines de ses fonctionnalités avec un jeu de composants économiques associables au mode script de Capsis. Faut-il introduire les aspects micro-économiques (recettes / dépenses) dans Capsis de manière générale ? Faut-il combler les « trous de connaissances » (ex : 1 merisier exotique sans modèle) par des modèles génériques ? par des tables de production ? Il importe en tout cas de réfléchir à la connectivité de Capsis avec d'autres logiciels (la forêt privée en utilise plusieurs). Faut-il (peut-on) envisager un format commun d'échange forestier ? Comment faut-il établir des liaisons avec les Systèmes d'Information Géographique (SIG) ?

Prise en compte de l'élagage et de la fertilisation ? L'élagage existe sans impact sur la croissance dans certains modèles pour des sorties Qualité des Bois (QB). On peut considérer l 'élagage comme négligeable pour la croissance ou non. Si des données sont disponibles, il est possible de modéliser l'effet de l'élagage (Ph. Dreyfus).

Accélérer la démarche de transfert vers les gestionnaires avant que le logiciel ne vieillisse (les modèles ne sont plus à jour).

Peut-on avoir une calibration zonale des modèles : modèle pour tel type de station plutôt que modèle pour telle région française. Certains modèles dans Capsis déterminent la fertilité stationnelle par un couple Hdom à un âge donné à spécifier pour la parcelle considérée. Il semble en revanche plus difficile de relier l'exposition, la pluviométrie etc... à un potentiel de croissance et de généraliser au plan national.

NB: Il est signalé qu'Ingrid Seynave débute sur un poste INRA au Lerfob à Nancy à l'interface IFN / INRA pour utiliser les données IFN et tenter d'établir ce genre de relations à l 'échelle régionale ou nationale.

Intérêt pour les modèles Capsis de lire directement les formats SYLVIE ? Les formats standards sont plus faciles à établir pour des modèles mono-spécifiques qu'hétérogènes.

7. Atelier Capsis4-PNN (Philippe Dreyfus)

Philippe Dreyfus a procédé à la migration à l'identique de plusieurs modèles depuis Capsis2 vers Capsis4. Il serait nécessaire de s'appuyer sur des groupes de travail pour aller plus loin. D'ores et déjà, de nouveaux modèles sont en cours d'intégration, travaillant à plus grande échelle (plusieurs unités de gestion...).

Le mécanisme d'éclaircie sélective de Capsis2 a été migré partiellement dans Capsis4. Il permet de spécifier une densité à atteindre après éclaircie (ou une surface terrière...) en respectant un paramètre Kg fixé. On peut ensuite obtenir des valeurs de variables dendrométriques du peuplement, des graphiques, des tables d 'évolution, des dessins d'arbres, des profils de tiges... Les gestionnaires sont intéressés par la spécification d'une éclaircie par le haut ou par le bas, avec un Kg constaté à posteriori. C'est possible également en désactivant un indicateur de convergence automatique. Les barres d'histogramme interactives pour couper dans des classes de diamètre précises (diagramme de prélèvement) sont encore à implémenter sous Capsis4.

La migration du module PNN (Pin Noir) de Capsis2 vers Capsis4 a permis de poursuivre avec d'autres modèles (PP3- Pin Maritime, PNL - Pin Laricio, Cèdre de l'Atlas...). Le modèle et le mécanisme d'éclaircie ont migré tous les deux. On dispose sous Capsis4 d'équivalents pour la fenêtre de commande et le tableau d'évolution. Il est possible de générer des peuplements virtuels ou de relire les fichiers au format Capsis2-PNN en début de simulation.

Ce qu'il reste à faire : choix du tarif de cubage, de la région, dialogue fertilité, relation station-production, méthode d'ajustement H en fonction de D, arrêt de simulation sur seuil de Hdom, S%, G/ha, RDI...

Il resterait également à rétablir des sorties graphiques (visualisation du domaine de calibration...), la branchaison doit être ajoutée à plusieurs modules, remettre en place l'exportation vers WinEpifn et le classement bois ronds. Il faut également améliorer l'impression et rétablir l'exportation graphique.

Capsis4 apporte des améliorations dans les domaines suivants :

- choix du système d'exploitation : Linux ou Windows (potentiellement plus),

- sorties en couleur, variables à volonté, diamètres ou circonférences, largeurs de classes paramétrables...

- simulation en mode script,

- visualisation : des étapes intermédiaires, des paramètres initiaux, des paramètres d'éclaircie (à la demande),

- groupes : arbres objectifs (par exemple),

- importation et exportation avec formats variables et personnalisables.

Pour chaque migration en cours ou à faire, il faudrait un pilote : une personne qui prenne le projet en main, ce qui pourrait s'articuler harmonieusement avec la notion de groupe de travail par modèle ou espèce ou groupe d'espèce en discussion.

Une tendance actuelle est au changement d'échelle dans les modèles, à la prise en compte d'un massif forestier ou d'un ensemble d'unités de gestion (problématiques de flux de graines / pollen, espèces disséminées poussant dans des peuplements d'espèces sociales...). Trois exemples sont proposés :

FIESTA (Feu Intense Evité, Sécurité Thermique Améliorée) : dans le cadre du projet européen FireStar. Système d'aide à la gestion du combustible : éclaircies différenciées (par rapport aux peuplements voisins, gérés de manière classique) dans les coupures pour que les houppiers ne se touchent pas.

VENTOUX : Pin noir, sylvestre, à crochets envahis par le Hêtre et le Sapin. Contient plusieurs modèles et propose divers modes de gestion. Une variante du module, VentouG prend en compte la génétique (génotypes) sur certains arbres.

ALISIER : Alisier dispersé dans du Chêne (Sylvie Oddou-Muratorio).

On introduit plusieurs Unités de Gestion quand il y a des interactions modélisées entre elles. On gère en parallèle plusieurs Unités de Gestion et plusieurs modèles. Passage à l'échelle forêt / aménagement.

Lien avec un SIG : L'Unité d'Analyse de l'ONF est homogène pour un type de station, un type de peuplement adulte et un âge. Sert en importation de données initiales uniquement. L'idée de la mise à jour ultérieure du SIG est en cours de réflexion (notamment avec le CRPF PACA). Cette expérience est à suivre.

Philippe Dreyfus appuie l'organisation en groupes de travail par module qui pourront orienter les réflexions prospectives pour les modules récents et les réflexions quand à leur utilisation dans le cadre de la gestion.

8. Atelier Capsis4-Mountain (Benoît Courbaud)

Discussion préalable : Faut-il simplifier les dialogues de paramétrages des modèles pour faciliter leur utilisation ? il y a des paramètres plus ou moins faciles à estimer sur le terrain, il est préférable de choisir les plus simples. On peut envisager de faciliter le paramétrage en masquant les paramètres : telle situation = tel jeu de paramètres. En cas de paramétrage complet, présenter des plus évidents aux plus subtils. Certains modèles sont plus avancés, peuvent être dotés de systèmes de paramétrages simplifiés, alors que d'autres sont encore des outils de recherche dont la finesse de paramétrage est une force.

Démonstration du module Mountain : modèle pour l'Epicéa, prenant en compte l'éclairement (des houppiers pour la croissance, du sol pour la régénération), la mortalité, la régénération..., pour résoudre des questions de sylviculture fines sur des parcelles représentatives ou à problèmes. Il s'agit d'un outil de réflexion plutôt que d'un outil de gestion. Il peut servir de base à une réflexion pour l'élaboration d'un guide de sylviculture ou pour des exercices de martelodrome en lien avec avec le STT, mais il n'est pas destiné aux gestionnaires à court terme.

Thomas Cordonnier fait une thèse qui nécessite l'introduction du Sapin dans Mountain à court terme.

L'utilisation de la bibliothèque « Spatial » de François Goreaud (Cemagref) permet de générer des peuplements virtuels avec quelques paramètres seulement (puissant mais en contrepartie parfois complexe). Il reste à faire une distribution virtuelle par strate (petits, moyens, grands).

Conclusions

Les gestionnaires souhaitent utiliser Capsis principalement pour l'aide à l'établissement de guides de sylviculture et pour la formation.

Les publics visés dans un premier temps par une diffusion de Capsis4 sont les personnels STT (ex STIR) de l'ONF ou les experts jouant un rôle comparable dans d'autres organismes (IDF, CRPF...).

D'ores et déjà, des améliorations à apporter sont identifiées : plus de convivialité, éclaircie avec diagramme de sélection comme dans Capsis2, sélection des n plus gros arbres, meilleure impression...

On s'oriente vers la constitution de groupes de travail autour de modèles ou d'espèces, réunissant sur la base du volontariat les personnes intéressées, modélisateurs et gestionnaires, autour d'un animateur et d'un ou plusieurs auteurs de modèles. Ces derniers joueront le rôle de correspondant technique en relation avec les développeurs Capsis pour les aspects informatiques qu'ils ne peuvent pas résoudre eux-mêmes.

Ces groupes sont des lieux de réflexion et d'échange entre modélisateurs et gestionnaires, chaque groupe choisissant son mode d'organisation et de fonctionnement pour améliorer les modèles, améliorer les outils (éclaircie, visualisation, graphiques, échange de fichiers...) et éventuellement organiser des formations et la diffusion de tel ou tel module aux membres du groupe ou à d'autres publics déterminés.

Plusieurs groupes semblent déjà se constituer (les noms sont donnés à titre indicatif, les rôles peuvent bien sûr être redéfinis) :

- Groupe Pin (Noir, Maritime, Alep, Laricio, Sylvestre... ) : Jean-Marc Courdier, Philippe Dreyfus, Christian Ginisty, Pascal Jarret, Anne Leybourne, Céline Meredieu (animatrice, correspondante), Christophe Orazio, Sandrine Perret, Thierry Sardin...

- Groupe Montagne (modèle Mountain) : Thomas Cordonnier, Benoît Courbaud (animateur, correspondant), Xavier Gauquelin, Eric Mermin...

- Groupe Chêne-Hêtre : Jean-François Dhôte (à confirmer), Myriam Legay (animatrice), Gilles Le Moguedec, Thierry Sardin, Eva Simon, Patrick Vallet (correspondant, à confirmer) + d'autres correspondants de l'ONF pour les DT Centre Ouest, Est...

- Groupe Douglas (pas de modèle Douglas dans Capsis à ce jour, mais il existe d'autres simulateurs (Jean-Marc Ottorini - INRA, ou AFOCEL). A préciser.

Un premier point concernant cette initiative pourra être fait lors de la prochaine réunion annuelle Capsis (en juin 2003).

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